Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Si tu es arrivé ici, nous pourrons peut-être échanger quelques idées...

Saluons le génie humain !

Publié le 18 Octobre 2013

Le XXIe siècle sera spirituel ou ne sera pas...

 

 

 

 

 

 

Homo sapiens, nous dit-on, signifierait "Homme sage". Et pourtant...

Et pourtant tant d'humains souffrent ou sont lésés à travers la Terre, sans avoir jamais nui à autrui, uniquement parce que d'autres humains croient et agissent en se foutant éperdument des autres. Ou pire, en planifiant de leur nuire, sans en avoir nul besoin pour leur propre survie. Aliénation du plus grand nombre par le plus petit nombre, voilà le profil de l'espèce "Homo sapiens". Excusez-moi de douter de la pertinence du nom...

Et pourtant tuer des Amérindiens et asservir des Africains n'était pas inéluctable pour peupler et transformer les Amériques en grandes puissances agricoles et industrielles ; tuer des Arméniens et des Grecs n'était pas la seule solution pour asseoir la stabilité de la Turquie ; le Goulag n'était pas indispensable aux bolcheviks pour asseoir leur pouvoir, une fois la guerre civile gagnée ; les camps, la Shoah et la guerre n'étaient pas nécessaires aux nazis pour faire de l'Allemagne une grande nation, une fois la confiance des Allemands gagnée ; mon oncle de Suisse, bien plus riche que moi, n'avait pas besoin de me spolier en Roumanie pour prospérer ; ce pilote allemand dépressif aurait pu se donner la mort en se jetant seul, en planeur, dans quelque ravin ou volcan, sans entraîner 148 personnes avec lui dans la mort, et enfin les desperados de la "religion" n'ont nul besoin de tuer en masse pour étayer leur foi, il y a bien d'autres moyens.

Pour justifier l'injustifiable, bien des commentateurs se sont étendus en explications filandreuses qui, toutes, ressemblent à des justifications, mais le fait est que tous ces assassinats, non seulement ne font pas avancer le monde vers les idéaux professés par les assassins, mais au contraire  dressent le monde contre eux. Cette inefficacité de l'assassinat révèle le but réel de l'assassin : le plaisir de nuire, de faire mal, de dominer, de détruire, quitte à mourir soi-même. Car l'Homo sapiens est un primate qui s'ennuie et stresse quand tout va bien.

Mais c'est un primate très culturel et donc, il lui faut un prétexte idéologique pour "justifier" son plaisir. Le Grand Méchant Loup n'a pas quatre pattes, mais deux bras et deux jambes, et un cerveau bien plus retors que celui du pauvre Canis lupus... Un cerveau qui secrète du mépris, condition préalable pour "se lâcher", car on n'agresse pas ce que l'on respecte. André Malraux aurait dit (cherche-t-on à nous faire croire) : "Le XXI-e siècle sera religieux ou ne sera pas". En fait il a dit "spirituel", vous voyez la nuance ? Quoi qu'il en soit, le grand homme aurait du dire "et", plutôt que "ou". Parce que vu comment il a commencé, il se pourrait bien que « le XXI-e siècle soit spirituel/religieux  "et"  ne soit pas ».

La spiritualité du XXI-e siècle, c'est de plus en plus le retour des religions et de moins en moins la pensée libre, de moins en moins le cœur bienveillant. Mais l'esprit du XXI-e siècle, c'est le matérialisme et le cynisme. Patrizia Reggiani-Gucci disait "Mieux vaut pleurer dans une Rolls qu'être heureuse à bicyclette" : voilà pour le matérialisme. Jean Daniel disait "Il est plus facile, pour le panache, d'avoir tort avec Sartre que tristement raison avec Aron" : voilà pour le cynisme. Le cynisme ? c'est une batte ! une batte que le surhomme révolutionnaire à la mâchoire proéminente t'assène sur la tronche en t'insultant comme "vermine fasciste", jusqu'à ce que ton crâne éclate et que ta cervelle tapisse les murs. Tu meurs en sachant que ta famille, tes amis, tes collègues suivront. Le matérialisme ? c' est une batte ! une batte que l'élève propre sur lui des écoles de voyous (dites "écoles de commerce") peint joyeusement de couleurs vives, enduit délicatement de vaseline avant de te l'enfoncer doucement mais sûrement. Tu t'étouffes progressivement en sachant que ta famille, tes amis, tes collègues suivront. Voilà l'esprit du XXI-e siècle, c'est beau comme un poulet tournant dans la rôtissoire.

Un poulet ? Calimero est un poussin noir à peine éclos qui pleure et râle sous sa demi-coquille parce que le monde est ce qu'il est : spontanément absurde, cruel et chaotique, et qu'il ne s'en satisfait pas.

C'est ce que j'étais dans l'enfance, mais entre-temps je suis devenu un scientifique, et sans m'en prendre au monde entier, je dois m'en tenir aux faits. Voyons donc ma propre expérience. Mettons tout de suite à part mes géniteurs et ma première épouse. Les premiers n'avaient pas prévu ma naissance et ignoraient tout de ce qu'est un enfant, j'étais donc un dérangement dans leurs vies ; la seconde n'avait pas vu tous les défauts et les inconvénients du bestiau, elle a donc été déçue. Si ça ne s'est pas trop bien passé, c'est surtout en raison de nos inexpériences et de nos illusions en tant que parents, enfants, époux... et si ça ne s'est pas trop mal fini, c'est uniquement parce que nous étions tous relativement "civilisés", comme on dit. Mais il ne s'agit pas de prédation.

La prédation, c'est bien autre chose.

Sans être pauvre (puisque je ne subis ni misère, ni faim, ni soif), je ne suis pas non plus riche (puisque mon épouse et moi ne possédons aucun bien immobilier, sommes locataires et vivons uniquement de deux modestes retraites). Eh bien, en ces circonstances je n'ai jamais été agressé, trompé, pillé, volé, molesté par un prédateur à circonstances atténuantes comme la misère ou la faim. Chaque fois que j'ai été agressé, trompé, pillé, volé, spolié, molesté, dénigré, jalousé, ce fut par des humains plus riches, plus puissants, plus musclés que moi.

Ce genre de prédation existe aussi dans le milieu naturel (par exemple, les prédateurs qui jouent longuement avec leurs proies encore vivantes). Mais eux ne tuent que pour manger et ne jouent que pour s'entraîner, tandis que nous autres...

Or, en tant qu'êtres humains, nous avons le choix : rien ne nous oblige à nous comporter comme une mante religieuse, une mygale, une goule, un chacal, une hyène, un vautour, un requin, une sangsue, un bacille de Koch.

Femme ou homme de proie, guenon ou singe prédateur, ce que tu fais, ce que tu es :
...rapacité, ruse, vol, mensonge, camouflage, mépris, indifférence absolue pour tout ce qui n'est pas ton monde, mauvaise foi, intolérance, violence, menace, meurtre, pouvoir, frime, confusion entre amitié et complicité, entre amour et possession, entre formation et formatage, entre règle et aveuglement, entre loi et légitimité, entre pouvoir et abus, entre espérance et fanatisme, entre être et avoir, entre idées et intérêts, entre gentillesse et faiblesse, entre audace et culot, entre courage et brutalité, entre caractère et égoïsme...
...n'importe quel animal peut le faire, n'importe quel animal peut l'être, et toutes les espèces prédatrices le font et le sont, fatalement et fanatiquement. En moins malin et en moins hypocrite que toi, et avec une circonstance atténuante que tu n'as pas : elles n'ont pas le choix, car c'est l'instinct, sur lequel ils n'ont guère de prise, qui dicte leurs comportements...

Toi, tu peux avoir une circonstance atténuante si la misère, si la faim te tenaillent...

Mais parmi mes agresseurs, mes voleurs, mes menteurs à moi, ceux qui m'ont dénigré pour mieux me dépouiller (quand on veut tuer son chien, on raconte qu'il est galeux, dit le proverbe), aucun n'était tenaillé par la misère ou la faim : tous possèdent davantage que moi, et jalousent pourtant mon idéalisme, ma liberté de parole, peut-être même mes gaffes et mes erreurs (eux n'en font jamais, ça doit être frustrant à la longue).

Tous sont aussi humains que moi, car l'être humain est aussi capable du pire. Mais ils sont humains autrement, un petit peu plus près de Staline et d'Hitler que de Havel ou de Gandhi. C'est leur choix. C'est leur choix d'aujourd'hui, mais ce n'était pas encore leur choix quand ils n'étaient que des bébés, de mignons petits enfants. A cette époque-là, leur monde ne se divisait pas encore entre "gens intéressants" (les autres prédateurs) et "blaireaux" (les non-prédateurs).

Il a fallu autant de temps, environ deux décennies, autant d'efforts constants pour en faire des salopards et des crétins, qu'il en faut pour faire, d'un bébé, un être humain pacifique, altruiste, modeste, honnête.

L'éducation créé les modèles qui se transmettent d'une génération à l'autre. Le modèle prédateur, le modèle intolérant, le modèle coopérateur, le modèle esprit ouvert. Deux décennies de formatage dans les deux premiers modèles, de formation dans les deux derniers.

Le prédateur n'est qu'un esclave de son formatage. Prédateur humain, quelle qu'ait été ton éducation, tu avais le choix de t'en délivrer, d'être autrement, de devenir sympa, ouvert, tolérant, fraternel, équitable, correct, bref gentil et intelligent. Mais tu ne profites pas de ce choix. Tu choisis sciemment ton esclavage et tu appelles ma liberté de toutes sortes de noms d'oiseaux : manque de sérieux, médiocrité (je ne pourrais pas m'offrir une Rolex), échec, ratage, que sais-je... alors qu'en fait tu la jalouses.

Le prédateur humain ne fait que reproduire ce que le monde a toujours été : "dominé par la matière, la violence et le mensonge". Pourtant, il est bien content de profiter de tous les bienfaits que les "blaireaux" lui ont apporté, et entre autres les technologies, la médecine, le droit et la possibilité d'être aidé lorsque lui-même est dans le besoin. Mais à ses yeux, ceux qui luttent pour le bien des autres sont des blaireaux quand même. S'il était honnête avec lui-même, il devrait vivre comme au Paléolithique, toujours sur le qui-vive et massue à la main (et encore, je dénigre le Paléolithique).

Le prédateur humain est pire encore quand il se drape des oripeaux de la foi ou des idées, quand il domine au nom de la liberté, de l'égalité, de la fraternité, de la spiritualité, du développement, de dieu, du peuple travailleur ou de la race des ancêtres. Pour lui les idées et les rituels ne sont qu'instruments de son pouvoir.

Le prédateur humain veut ignorer que son propre corps est le fruit d'une longue série de coopérations (symbioses) entre espèces différentes (sans notre flore intestinale nous ne pourrions même pas digérer, pauvres nases que nous sommes), entre cellules différentes (toi qui te crois au-dessus des autres et qui ne crois qu'à la compétition, tu n'es qu'une colonie de cellules qui se partagent fraternellement le boulot) et, dans chaque cellule, entre procaryotes différents (tes mitochondries sont des procaryotes symbiotiques à l'origine : sais-tu seulement de quoi je cause ? si oui, tu as encore moins d'excuses).

Grâce au prédateur humain, dans les années à venir, lorsque seront adultes les personnes qui sont actuellement des enfants, les robots remplaceront de plus en plus les humains à tous les échelons et qui sait ? ça finira peut-être comme dans le film Terminator, ce serait logique... dès aujourd'hui, les robots remplacent les employés (ils sont plus fiables, moins revendicatifs) et des inventeurs commencent à doter ces robots de la capacité d'apprentissage et de réflexion logique. Des humains dominants, assez immatures pour avoir peur de la mort et qui n'ont pas compris la notion de transmission (ou bien qui en ont horreur car elle s'apparente au partage, au don) envisagent déjà de transférer le contenu de leurs cervelles dans des mémoires mécaniques en silice et métaux rares. Qui pourront apprendre à s'auto-répliquer. Qui sait si un jour ces entreprises-machines ne vont pas, logiquement, décider d'éliminer les humains organiques si périssables, si imprévisibles, si illogiques ? En mettant, peut-être, quelques exemplaires en archéo-réserve-musée. Les films américains de science-fiction anticipent déjà ce futur en offrant de merveilleux rôles à Arnold Schwarzenegger ou à Vin Diesel.

Aucun politique ne pourra rien y faire, ils ne sont partout que des marionnettes de la puissance économique : l'état continuera à rétrécir comme un pull de laine lavé à l'eau brûlante, et à déléguer au privé de plus en plus de fonctions y compris régaliennes. La souveraineté populaire disparaîtra, et aucun populiste nationaliste ou marxiste n'y pourra rien, à moins d'établir une dictature universelle comme dans la saga de la Guerre des Étoiles.

Parmi les fonctions arbitrales et solidaires de l'État qui disparaissent, comme les espèces vivantes, à une vitesse croissante, il y a celle d'aider financièrement le tissu social associatif (loi de 1901). A la place des subventions à projet, on assiste déjà à la prolifération des "appels d'offre" : ce n'est plus la société civile qui propose des projets d'initiative locale, mais le pouvoir financier qui propose les siens et les répondants n'ont plus qu'à exécuter. Pourtant les appels d'offre et à projet vont eux aussi décliner à mesure que rétrécissent les budgets. À la place, il y aura des "fonds de dotation" permettant aux entreprises de se défiscaliser. Ce qui veut dire que ce sont elles qui proposeront des projets sous forme d'appels à la concurrence (la concurrence dans le domaine associatif : ce n'est pas le renard dans le poulailler, ce sont les poules transformées en renards !).

Mais cela n'est encore rien. Dans le futur comme dans le passé, il y aura des polices privées, des armées privées, peut-être même une justice privée : Alain Minc va pouvoir éjaculer du champagne millésimé jusqu'au plafond. Au bout, l'arbitraire universel.

Honneur au singe les plus agressif, le plus rapace et le plus idiot que la Terre ait jamais porté ! Honneur à la grosse bête de plus de 50 kg prolifique comme si elle en pesait moins de 5, qui baise et pullule sans réfléchir, et qui, même lorsqu'elle ne soumet pas sa progéniture innocente à la misère, à la faim, à toute sorte de contraintes rituelles ou à de la maltraitance physique et psychique, lui prépare un avenir de merde en pillant les ressources des terres et des mers, et en les empoisonnant.

En bon français populaire ça a un nom : "déféquer dans la gueule de ses propres descendants". C'est ce que nous faisons presque tous, moi compris.

Voyant ce que faisaient les adultes, tout petit déjà j'avais honte d'appartenir à cette espèce Homo sapiens (qui devrait s'appeler Homo stultus improbus : l'homme idiot et malhonnête). Presque soixante ans ont passé et j'ai toujours aussi honte...

Certains justificateurs de l'injustifiable ont dit que "Charlie va trop loin", mais dans ce domaine de la liberté de blâmer (sans laquelle il n'y a pas d'éloge flatteur, dixit Beaumarchais), c'est comme dans le domaine de la sexualité : on est vierge, ou on ne l'est pas. Il n'y a pas de zone grise.

Côté droit de blâmer on est libre, ou on ne l'est pas. Pas de zone grise non plus.

Si on commence à faire des concessions aux uns ou aux autres, on n'est pas plus libres que s'il y avait une censure officielle. Dire que "Charlie va trop loin", c'est la même chose que dire à propos de la Shoah que "les juifs étaient un peu trop visibles avant-guerre" (je vous laisse deviner qui a pu dire ça). Des avatars de l'immonde "elle l'a cherché" pour la victime d'un viol.

Quiconque pense ainsi, chie dans son froc face aux bourreaux. Alors, osons poser deux questions :

--> si les croyants de n'importe quelle religion se sentent "blessés" par les critiques ou moqueries qu'on leur adresse, quelle sorte de foi ont-ils ? Pas bien solide, leur foi !

--> si les autorités et les citoyens commencent à s'auto-censurer par crainte des croyants "blessés" et violents, vers quoi allons-nous ? Vers l'abolition de la laïcité et le partage de la société, et peut-être du pays, entre communautés, comme à Chypre, au Liban ou en Bosnie. Si nous cédons à la voix de sirène des religieux qui prétendent au monopole de la spiritualité, l'avenir sans laïcité n'est guère difficile à modéliser. Déjà un ministre socialiste propose d'aller en "terre concordataire" (Alsace-Moselle) pour un grand dialogue avec les clergymen de toute confession. On aura donc une laïcité "adaptée aux défis du présent" qui sera à l'actuelle, ce qu'un Yorkshire, un Caniche ou un Chihuahua est au loup. Dans laquelle on aura le droit de ne pas croire, à condition de ne choquer aucun croyant…

Sans laïcité, il y aura en France deux Islam, deux Christianismes, deux Judaïsmes. Une version super-sucrée, au lait et décaféinée, soluble dans (ce qui restera de) la République et labellisée par celle-ci. De quoi rassurer les derniers des humanistes vieillissants (et cette version soft marchera avec les plus optimistes, consensuels et croyants d'entre nous). Et une beaucoup plus âpre, mais aussi plus "pure", complètement hors-contrôle, qui s'y sentira totalement étrangère et ne lorgnera que (respectivement) vers Daesh ou Téhéran, vers la Congrégation pour la Doctrine de la Foi  à Rome (nom moderne de l'Inquisition) et vers les Haredim parmi les juifs.

Ces âpres versions incarneront cette caricature géopolitique qu'est "Le Choc des Civilisations" de Samuel Huntington, devenu une Bible dans toutes les Écoles de guerre et tous les services marketing des grands fabricants et marchands d'armes. Qui continueront à financer les propagandistes et à offrir des "échantillons" de leurs productions : armes, barbelés, miradors, projecteurs, détecteurs de mouvement, postes de tir automatisés, mines anti-personnel...

Connaissez-vous la ligne Attila ? C'est celle qui coupe en deux le paradis d'Aphrodite : Chypre. C'est pas l'amour qui déborde, à Chypre… Qu'y trouve-t-on? des barbelés, miradors, projecteurs, détecteurs de mouvement, postes de tir automatisés, mines anti-personnel...

Car même si le Rideau de fer et le Mur de Berlin ont été démantelés, sur Terre il y a des milliers de kilomètres de barbelés électrifiés, de projecteurs qui s'allument dès que ça bouge, de postes de tir automatisés, de no man's land minés, de miradors. Entre les Corées, entre États-Unis et Mexique, entre Israël et Territoires occupés (qui eux aussi, rétrécissent comme la biodiversité), entre Syrie et Turquie, entre Turquie et Arménie et, depuis ce qu'on appelle pudiquement la "crise migratoire", aux frontières de l'U.E…

Parfois des bêtes s'y font flinguer, plus souvent des humains.

Les mers aussi avalent des humains, chassés de chez eux par des misères et des guerres que notre avidité provoque, puisque, tandis que nos armes vont chez eux, leurs ressources viennent chez nous (et elles, non seulement on ne leur barre pas la route, mais on fait tout pour les avoir), et l'argent de leurs propres voleurs aussi. Et pas qu'en Suisse ou aux îles Caïman.

Et ça ne fait que commencer. Voilà pourquoi, si vous voulez faire fortune au XXI-e siècle, devenez fournisseur de barbelés, de gégènes, de projecteurs, de détecteurs de mouvement, de postes de tir automatisés, de mines anti-personnel, de miradors et, bien sûr, de plaques de béton emboîtables pour les murs du futur. Quoi qu'il ait dit ou pas dit, quel visionnaire, ce Malraux ! Saluons le génie humain !!!!

-----------------------------
Bibliographie. -- Objectifs du millénaire pour le développement (site officiel de l'ONU) http://www.un.org/french/millenniumgoals/ <http://www.un.org/french/millenniumgoals/> -- Jean Baubérot, « Les Laïcités dans le monde », PUF, coll. Que sais-je ?, 2007 et « Laïcité sans frontières », Le Seuil, 2011. -- Philippe Bihouix, « L'Âge des low tech, vers une civilisation techniquement soutenable », Seuil, 2014. -- Pierre Bosset, « Le droit et la régulation de la diversité religieuse en France et au Québec, une même problématique, deux approches », Bulletin d’histoire politique, vol. 13, n° 3, 2005. -- Lester Brown, « Éco-économie, une autre croissance est possible », Seuil, 2001. -- Mohammed Chérif Ferjani, « Islamisme, laïcité et droits de l'Homme », L'Harmattan, 1991. -- Jean-Michel Ducomte, « Regards sur la laïcité », Paris, Edimaf, coll. « La documentation républicaine / 1 », 2000. -- Benoît Eugène, « Le "développement durable", une pollution mentale au service de l’industrie », Agone, no 35, 2005. -- Nicholas Georgescu-Roegen, « Demain la décroissance : entropie, écologie, économie », Pierre-Marcel Favre, Lausanne 1979 ou Paris, Sang de la Terre et Ellébore, 2006. -- Ivan Illich, « La convivialité », 1973 Dernière édition, Le Seuil, 2003. -- Hans Jonas, « Le Principe responsabilité », 1979. -- Gilbert Rist, « Le Développement, histoire d'une croyance occidentale », Presses de SciencePo, 2003. -- Jean-Louis Schlegel, « La Loi de Dieu contre la liberté des hommes : intégrismes et fondamentalismes », Seuil, 2003.

Commenter cet article