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Si tu es arrivé ici, nous pourrons peut-être échanger quelques idées...

Crétinisation et larbinisation

Publié le 28 Octobre 2013

 

Günther Anders, dans « L’Obsolescence de l’homme », écrit en 1956 :

« Pour étouffer par avance toute révolte, il ne faut pas s’y prendre de manière violente. Les méthodes du genre de celles de Staline ou d’Hitler sont dépassées. Il suffit de créer un conditionnement collectif si puissant que l’idée même de révolte ne viendra même plus à l’esprit des hommes. L’idéal serait de formater les individus dès la naissance en limitant leurs aptitudes biologiques innées. Ensuite, on poursuivrait le conditionnement en réduisant de manière drastique l’éducation, pour la ramener à une forme d’insertion professionnelle. Un individu inculte n’a qu’un horizon de pensée limité et plus sa pensée est bornée à des préoccupations médiocres, moins il peut se révolter. Il faut faire en sorte que l’accès au savoir devienne de plus en plus difficile et élitiste. Que le fossé se creuse entre le peuple et la science, que l’information destinée au grand public soit anesthésiée de tout contenu à caractère subversif.

Surtout pas de philosophie. Là encore, il faut user de persuasion et non de violence directe : on diffusera massivement, via la télévision, des divertissements flattant toujours l’émotionnel ou l’instinctif. On occupera les esprits avec ce qui est futile et ludique. Il est bon, dans un bavardage et une musique incessante, d’empêcher l’esprit de penser. On mettra la sexualité au premier rang des intérêts humains. Comme tranquillisant social, il n’y a rien de mieux. En général, on fera en sorte de bannir le sérieux de l’existence, de tourner en dérision tout ce qui a une valeur élevée, d’entretenir une constante apologie de la légèreté ; de sorte que l’euphorie de la publicité devienne le standard du bonheur humain et le modèle de la liberté. Le conditionnement produira ainsi de lui-même une telle intégration, que la seule peur – qu’il faudra entretenir – sera celle d’être exclus du système et donc de ne plus pouvoir accéder aux conditions nécessaires au bonheur.

L’homme de masse, ainsi produit, doit être traité comme ce qu’il est : un veau, et il doit être surveillé comme doit l’être un troupeau. Tout ce qui permet d’endormir sa lucidité est bon socialement, ce qui menacerait de l’éveiller doit être ridiculisé, étouffé, combattu. Toute doctrine mettant en cause le système doit d’abord être désignée comme subversive et terroriste et ceux qui la soutiennent devront ensuite être traités comme tels. »

Mais toute affirmation doit être expérimentalement démontrée.

En 2018 on le peut. Les interfaces des services publics (écoles, universités, bibliothèques, musées, poste, SNCF, hôpitaux, CAF, sécurité sociale, caisses de retraite, police, justice, armée, fisc...) mais aussi de beaucoup d'entreprises privées : de plus en plus de robots, de moins en moins d'agents humains. Fini le dialogue face à face, et malheur aux cas particuliers !

Le "sandwich télévisuel"  (le "pain" = les pubs ; le "jambon-fromage" = les émissions) : de plus en plus de pain, de moins en moins de jambon-fromage (et souvent inodore, incolore, sans saveur). La com' et l'info : de moins en moins de savoirs, de plus en plus d'ignorance et de superficialité accessibles à tous dès le berceau.

On peut aussi faire des acronymes. Par exemple "PROZAC" = pub, résignation, omerta, zéro audace, crétinisme.

Pas de souci les amis. Là où les philosophes et les sages, les croisés et les mujjaheddin, les camarades révolutionnaires et les héros de la race aryenne, les black panthers et les flower power, les bienfaiteurs et les réformateurs, les scientifiques et les ingénieurs ont échoué, la nature réussira. Elle finit toujours par rétablir les équilibres, sans négociations, ni sentiment, ni sympathie ni antipathie, sereinement. L'avenir du genre humain ? L'humanisation ou la disparition. C'est simple.

Au lycée Frédéric Mistral de Fresnes dans les années 1970, tout le monde, profs et élèves, ne se préoccupait que de « la lutte du peuple vietnamien contre l'impérialisme américain », que moi je dénonçais comme "un abcès sanglant de la guerre froide par dictatures de gauche et de droite interposées", prédisant qu'en cas de victoire du Vietminh, des dizaines de milliers de réfugiés fuiront le Goulag tropical par la mer - ce sont ceux qu'après 1975 on appela les "boat-people". Et parce que j'osais dire ce qui est aujourd'hui une évidence, les partisans crétinisés des mensonges d'état me traitaient de « fasciste », entre autres noms d'oiseaux. Alors, au lycée Frédéric Mistral déjà, dans les années 1970, j'écrivais et placardais ce qui suit.

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« Comme beaucoup de sociétés animales, les sociétés humaines sont organisées par des pouvoirs et des hiérarchies : leur maintien exige la soumission des uns aux intérêts des autres.

Pour obtenir cette soumission, on employait jadis l'ignorance, le garrot, les gibets et la hache (entre autres joyeusetés). De nos jours, en occident et au Japon du moins, mais de plus en plus dans l'ensemble du monde, on préfère les méthodes éducatives et audio-visuelles (entre autres marques de progrès).

C'est plus propre, plus malin aussi : crétiniser en ayant l'air d'informer, de former, d'enseigner ; formater en ayant l'air de former ; soumettre en ayant l'air d'aider. Mieux pour la paix sociale.

L'école primaire qui en principe apprend à tous à lire, écrire et compter, laisse encore une grande place à la curiosité, à la créativité et à la générosité des enfants.

Mais au collège et surtout au lycée, le nombre des profs diminue, on charge davantage les classes, on augmente la pression hiérarchique subie par les enseignants et la compétition entre les élèves. Exit la curiosité, à la créativité et la générosité : place au stress, à la peur de l'échec, au conformisme, à l'égoïsme : chaque génération passe à son tour dans ce laminoir camouflé.

Enseignées, conformément aux programmes, par focus, sans vision d'ensemble, de la manière la plus éclatée possible (malgré de jolies illustrations - magnifiques poudres aux yeux), les matières "apprises" s'évanouiront à 90 % dans les têtes de la plupart des futurs adultes. Mais le stress, la peur de l'échec, le conformisme et l'égoïsme resteront comme habitudes de vie : le système a fait son travail de crétinisation.

Pas sur tous, pourtant : il reste toujours un résidu de créatifs, d'imaginatifs, d'intuitifs, de non-conformistes ou d'idéalistes. Il ne faut pas qu'ils puissent accéder aux fonctions stratégiques du tissu social, qu'ils risqueraient de perturber.

Pour les marginaliser, on crée des conditions d'accès ou des concours où les filtres de sélection sont les matières rébarbatives (jadis le latin enseigné mort plutôt que vivant, aujourd'hui des exercices de maths et de physique nécessitant la mémoire et les capacités cognitives d'un ordinateur - c'est à dire d'un robot). Ces filtres achèvent d'éliminer les non-conformes et ne laissent passer que les candidats habitués, adaptés, résignés à la routine et à la discipline. Crétinisés.

Qui fonctionneront et vivront comme des robots. Ce qui est justement ce que les pouvoirs et les hiérarchies attendent d'eux. Pas de vagues. Sages. Couchés.

D'ailleurs, si vous n'êtes pas assez sages-couchés, on vous remplacera par des machines!!

Tombez malade et faites-vous hospitaliser : vous serez soigné, dans la plupart des cas, avec compétence sinon avec motivation - mais vous serez par la même occasion privé de toute autonomie, de toute information pour adultes, et souvent même de toute dignité, réduit à l'état de chose : crétinisé. Et aux soignants, on apprend la froideur, pas d'empathie pour ne pas être troublé dans la mécanique des actions thérapeutiques et ne pas troubler le timing serré des actions.

Et si vous vous rebiffez on vous remettra à votre place de "chose" à coups de calmants. Pas de vagues.

N'est-ce pas ce que l'on vous a fait dès l'enfance, d'ailleurs ?

Les modalités changent selon les cultures, mais cette crétinisation à grande échelle, acceptée par nous tous comme naturelle, a partout le même résultat. Chaque année, des centaines de millions d'enfants dont les potentialités pourraient faire de notre planète un paradis, deviennent de pauvres crétins ou de sales cons (ou pire) très doués pour en faire un enfer. A huit ans, ils nous dessinent la paix ; à treize, ils commencent à se faire la guerre. Et c'est nous qui le leur apprenons. Ce sont nos règles. Celles que nous acceptons de nos pouvoirs et de nos hiérarchies. Crétinisés.

Tant que ce crime-là contre l'humanité sera perpétré sous nos yeux sans que nous en prenions conscience et sans que nous réagissions, la misère et les génocides auront de beaux jours devant eux. Pas de vagues. Des compétitions seulement. C'est la règle.

Les hiérarchies se rencontrent à tous les échelons, des familles à l'Organisation des Nations Unies, en passant par l'équipe, par l'entreprise, la paroisse, le quartier, la commune, la métropole, le département ou comté, la région, le pays ou l'union de nations.

Selon la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, nous naissons "libres et égaux en droits", mais en réalité l'exercice de cette liberté et de ces droits dépendra de notre attitude ultérieure : dominant, indifférent, indépendant ou dominé ?

Le dominant, décidé à obtenir ce qu'il désire et à n'admettre d'autres limites que celles des rapports de force, vivra avec le sentiment que les choses lui est dues et qu'il peut tout se permettre tant que nul ne l'arrête.

S'il est curieux, ouvert, réactif, bref intelligent, il comprendra vite que jouer le jeu des convenances sociales, de la loi, de la connaissance et de la séduction lui permettra d'être un prédateur efficace, craint, respecté et admiré dans son milieu : ce sera sa satisfaction. S'il manque de ces atouts-là, il sera un parasite ou un petit délinquant.

L'indifférent n'est pas un prédateur, mais, égocentrique, il n'est pas non plus un coopérateur. Il vit en solitaire, même en famille, même au milieu de la foule, et ne communique pas au niveau émotionnel. Il sait composer avec les dominants sans les affronter ni les combattre. S'il nuit à autrui, c'est par sans-gêne plutôt que par agression.

L'indépendant, au contraire, s'oppose aux dominants, refuse les hiérarchies, la culpabilisation, les pressions ; il recherche des rapports de coopération équitables et aspire à vivre autonome, maître de sa destinée, ni dominateur ni dominé. à être encouragé plutôt que servi, prévenu des limites plutôt que soumis à la force, et responsabilisé plutôt que culpabilisé, frappé ou contraint,

Le dominé, lui, vit dans un système hiérarchique, et sera le subalterne de toute personne plus puissante que lui, mais pourra compenser en dominant à son tour les moins puissants que lui, et n'aura des relations de connivence qu'avec les personnes de puissance égale. Comme celle du dominant, mais dans des cadres beaucoup plus étroits, et avec des avantages beaucoup plus modestes, la vie du dominé reproduira le système dans lequel il a été formé.

Lorsqu'un dominé croise un indépendant et perçoit toute la liberté que ce dernier s'accorde, alors que lui, il se la refuse, il en crève, le plus souvent inconsciemment, de jalousie. Il va alors user de toutes les règles hiérarchiques, de tous les prétextes pour lui nuire. Il fera appel au droit, à l'égalité, à la raison, à la cohésion, à la solidarité, aux bonnes moeurs alors qu'en fait, émotionnellement, son seul but est d'obliger l'indépendant à se rétrécir, à s'étriquer comme le dominé l'est lui-même. En temps de dictature ou de guerre, le dominé usera des délices de la délation pour se débarrasser de l'insupportable indépendant... et tout différent fera, aux yeux du dominé, office d'indépendant ! Alors que ce même dominé, lorsqu'il croise un dominant, sera tout miel. Un grand acteur comique, Louis de Funès, avait très bien observé ces comportements et en a fait d'excellentes caricatures, très explicites.

Dominés et dominants sont complémentaires, interdépendants et interchangeables : en système hiérarchique, on est toujours le dominant ou le dominé de quelqu'un.

Comment "fabrique"-t-on dominants, dominés, indifférents ou indépendants ?

Il n'y a pas de règles absolues, seulement des corrélations aléatoires : on devient plus facilement dominant lorsqu'on est encouragé à l'être, ou lorsque l'on gagne l'estime des aînés en commettant des actes de prédation, de violence, d'autorité. L'indifférence ne va pas sans une dose de cynisme, de renoncement à attendre quelque chose des autres. Un entourage décevant, inconséquent, distant ou hostile encourage à devenir indifférent. L'indépendance, en revanche, s'acquiert lorsqu'on est encouragé à agir (quitte à avoir droit à l'erreur), lorsqu'on est responsabilisé (mais non culpabilisé), et lorsqu'on peut compter sur la coopération, l'amour, la compréhension et l'estime de nos éducateurs tant que l'on ne devient pas un prédateur d'autrui.

Le dominé, lui, aura inévitablement subi un processus de "larbinisation" au cours de son éducation.

Ici, les critères le plus importants pour obtenir tendresse et estime sont l'obéissance et la discrétion.

Priorité aux convenances réelles ou supposées sur la spontanéité de l'enfant. Priorité à toute règle ou autorité réelle ou supposée sur son besoin d'autonomie. Priorité au regard des autres, toujours supposé critique, sur ses besoins d'agir, d'aimer, d'explorer, de se manifester. Priorité à la préservation des vêtements sur son besoin d'agir.

Empêcher un enfant de jouer dans un lieu d'attente au nom de la "tenue", restreindre son espace au minimum à la maison au nom des objets (plus précieux que lui dans son ressenti) et lui marchander tendresse et estime en fonction de sa soumission, sont des constantes du processus de "larbinisation". En se rendant compte à quel point sa place est modeste et à quel point il faut être soumis pour être estimé, l'enfant se prépare à devenir le "larbin" de toute forme d'autorité, à n'agir qu'en fonction du regard des autres. À moins qu'il ne se rebelle... affrontant tous les risques et les souffrances qui en découlent.

À l'opposé des dominés et des dominants, qui sont l'immense majorité des êtres humains (et des animaux), les indépendants, minoritaires, ont tendance à faire évoluer les systèmes dans lesquels ils ont été formés et c'est pourquoi ils peuvent être tantôt éliminés (notamment dans les sociétés intolérantes et fortement hiérarchisées), tantôt marginalisés (dans les sociétés plus tolérantes), et parfois admirés, encensés et imités (s'ils disposent de grandes capacités de communication dans des périodes de crise, d'évolution rapide et inquiétante - ce qui n'empêche pas la reproduction des hiérarchies par leurs disciples). »

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Voilà ce que j'ai placardé au lycée : gaspillage naïf de papier, d'encre à ronéo et de ruban adhésif, car trop long et de toute façon, arraché dans l'heure qui suit...

Certains penseurs, depuis Jean-Jacques Rousseau jusqu'à Boris Cyrulnik en passant par la mouvance de l'« Éducation nouvelle » aux XIX-e et XX-e siècles, par Maria Montessori, Célestin Freinet, Ovide Decroly, Henri Wallon, Jean Piaget, Carl Rogers, Alexander Neill, Françoise Dolto, Alice Miller, Marcel Rufo et bien d'autres, ont cherché à comprendre comment l'on "fabrique" dominants, dominés, indifférents ou indépendants, et à élaborer des solutions pour diminuer le nombre des trois premiers et augmenter celui des derniers. Qu'ont-ils osé là ?!

À présent, s'il y a, parmi les jeunes, des voyous et des inciviques, des princesses, des princes et des rois fainéants, c'est bien sûr de leur faute, à ces penseurs-là !

Car "il est bien connu" que tous les enfants étaient des anges et qu'il n'y avait ni truands, ni "apaches", ni "cour des miracles", ni incivisme, ni viols, ni corruption aux temps où l'"éducation" était faite, pour les riches de règles strictes et de codes rigides, pour les pauvres de maltraitance, de mépris et d'exploitation sous toutes les formes... et pour tous : d'hypocrisie sociale ! Et puis "tout le monde sait" que c'est l'écoute, l'amour et le respect qui "fabriquent" les voyous, les inciviques et les "gâtés-pourris", et pas le déficit ou l'absence de cohérence, d'éthique ou de morale dans la famille, ni la corruption de l'enfant par les sucreries, les gadgets et les tablettes pour faire taire ses questions ou son besoin de repères et de dialogue.

Les dominés qui crèvent de jalousie face aux enfants écoutés, aimés et respectés comme eux-mêmes ne l'ont pas été, accusent donc les innovateurs, les ouvreurs de portes, les trouveurs de solutions de dire ce qu'ils n'ont jamais dit et d'être à l'origine des maux qu'ils font reculer. Quant aux dominants qui manipulent les dominés jaloux, ils prônent le retour à un passé idéal qui n'a pas existé, mais où ils pouvaient faire taire la contestation par le fer, le feu, le pal et la roue.

Un journaliste, c'est un transmetteur.

Certains se sont spécialisés dans la transmission de la connaissance. On les trouve à "La Recherche", à "Sciences et Avenir", à "Science et Vie", à "Psychologies", à "Cosette", dans les émissions médicales ou éducatives, au "Dessous des Cartes"... les exemples ne manquent pas.

D'autres ont vocation à être à la fois les miroirs et les garde-fous de la rapacité et de l'orgueil des Homo sapiens, limitant par leurs révélations les abus les plus mahousses. On les trouve au "Canard Enchaîné" ou chez "Médiapart", si détestés par tous les dominants, ainsi par tous ceux que ces dominants "arrosent" selon un système clientéliste qui remonte... mais non, pas à Rome ! ni à Athènes ! regardez nos cousins Pan troglodytes,  les chimpanzés ! mais oui ! : "tu me grattes le dos, tu me lèches le postérieur, tu m'épouilles derrière les oreilles et tu auras un accès prioritaire (après moi) aux bananiers et aux jeunes guenons".

Des journalistes, il y en a d'autres qui se sont spécialisés dans la légèreté, le potin, le "qui a mis la main sur quel bananier ?", "qui lèche le postérieur de qui ?" "qui monte ou descend dans la hiérarchie de la horde ?", tout ce qui intéresse la vie sociale des primates grégaires, hiérarchiques et concurrentiels que nous sommes. Cela peut se décliner au passé (la petite histoire, les bruits d'alcôves), au présent (que font leurs altesses ? quelle est la dernière mode ? les caprices de stars !) ou au futur (la science-fiction quand elle part du principe que le monde restera indéfiniment ce qu'il est, en changeant seulement de décors).

D'autres journalistes encore, ont entendu cette citation (peut-être apocryphe) d'Alfred Einstein : "Deux choses sont infinies : l'Univers et la bêtise humaine, mais pour l'Univers, je n'en suis pas sûr". Ils se la sont appropriée, en ont compris tout l'intérêt (financier, social) et se sont fait une spécialité de nier ou dénigrer les connaissances, de transformer peurs, rumeurs et "brèves de comptoir" en philosophie, en morale et en programme politique.

Michael Crichton outre-Atlantique, "Naulleau & Zemmour" (marque déposée) de ce côté-ci, ne pensent pas (car ce ne sont pas des crétins, eux) mais font penser aux foules que la connaissance (comme la pomme de l'Eden) est le vrai danger, que tout ce qui est spatial et environnemental c'est du gaspillage (alors qu'ils utilisent des portables et mangent label rouge et bio) et que payer des impôts et des taxes est une injustice en soi (alors qu'ils sont très contents d'avoir la sécurité sociale). Ce sont des larbins de luxe qui ont compris qu'il est bien plus rentable de transmettre de la bêtise que de la connaissance, que pagayer dans le sens du courant est bien plus confortable que ramer à contre-courant. Ramer, c'est pas gai : ce n'est pas Claude Vorilhon, ex-journaliste sportif, chanteur et imitateur au départ, qui dira le contraire ! il est devenu un gourou international dont les fidèles à travers le monde sont heureux/heureuses de laisser les mains se balader dans leurs porte-monnaies et/ou leurs culottes, ainsi sacralisés. Quel pied !

Crétiniser et larbiniser, c'est toujours transmettre.

Crétinisation et larbinisation
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